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Bad to the bone



Son goût prononcé pour le macabre et le baroque ont fait de Françoise Duvivier un être à part, dont les créations empruntant des chemins alambiqués s'avèrent être à la limite du fantastique pour ne pas dire biscornu. Singulière dans son approche de l'art, entité habitée et habituée à plonger le spectateur dans les profondeurs les plus noires de la psyché humaine, il a fait de ses collages des extensions, qui à bien des égards, notamment par sa radicalité, feraient passer les artistes du mouvement Cobra pour des ecclésiastiques. Françoise est à la fois nulle part et partout : absent des salles d'expositions depuis de nombreuses années, il ne reste pas moins actif et fait preuve d'une générosité sans limite lorsqu'il est question de partager son travail au plus grand nombre, bien que la multinationale Zuckerberg s'amuse désormais à museler les contenus jugés trop explicites sans jamais qu'il nous soit possible de savoir où se situe la limite entre le valable et l'excessif. Le puritanisme à la sauce yankee n'a pour ainsi dire aucune limite. Néanmoins, il n'a pas attendu les réseaux sociaux pour faire entendre sa voix puisque dans les années 80, en pleine explosion du mail-art, il a fait des boîtes aux lettres son terrain de chasse. Un moyen comme un autre d'exposer aux plus alertes, ses hybridations contre-nature.

Interview paru le 8 août 2022 sur le site https://badtothebone.website/ladite-folie/


-Badtothebone : Bonjour Françoise. Tous les entretiens que j'ai pu lire te concernant datent du début ou du milieu des années 90. Nous sommes en 2022. L'époque a changé, le bug de l'an 2000 est passé et n'a pour ainsi dire jamais eu lieu. Je me permets donc de te poser la question suivante : comment te définirais-tu humainement et surtout artistiquement ? Qui est la Françoise Duvivier d'aujourd'hui ?

-Françoise Duvivier:
Le bug de l'an 2000, n'eut jamais lieu comme nous pouvons le constater alors, je suppose être moi-même un bug. La Françoise Duvivier d'aujourd'hui est une survivante et je vous demande simplement de survoler ce travail qui figure un grand NON à notre réalité établie ou normalisée. Je suis esthétiquement touchée par cette force du NON qui m'inspire à former des collages. J'insiste sur l'appellation collage qui me fut inspirée par les mouvements Dada et Brut.
-Badtothebone : 1985 est une année charnière dans ton parcours car tu as décidé qu'il n'y aurait plus de couleurs dans tes créations, du moins dans tes collages. Dans un entretien, tu as dit que « l'obscurité et le noir profond » te sont un jour apparu comme « l'expression véridique de ce monde, de notre monstruosité ».

-Françoise Duvivier:
En effet et je me souviens de cette interview. Ils le sont toujours. J'y ajoute la sensualité de la teinte noire qui reste ma teinte préférée dans la vie car j'aime me vêtir de noir, aussi. J'estime que nous sommes tous en deuil.
-Badtothebone : T'est-il arrivé de changer d'avis à ce sujet ?

-Françoise Duvivier:
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